【CHAPITRE 10】


L'aube pointait à l'horizon, teintant les ruelles de reflets dorés et orangés. La lumière naissante glissait sur les pavés humides, réveillant doucement la ville encore endormie. Épine marchait, ses pattes effleurant le sol irrégulier. Il avançait lentement, presque machinalement, guidé par une impression diffuse de devoir.

Il s'arrêta enfin devant un coin reculé, à l'abri d'un mur délabré. Là, niché sous un amas de déchets et de brindilles, se trouvait ce qu'il cherchait : un vieux carton, à moitié écrasé, rongé par le temps et les intempéries. Les bords étaient déchirés, et des traces de boue séchée maculaient les parois autrefois solides.

C'était ici, disait-on, que Rose, sa mère, avait vécu.

On ne cessait de lui répéter qu'elle était belle, d'une beauté rare et éclatante. Mais rien de plus. Jamais on ne parlait de sa force, de son courage, ni de quoi que ce soit qui aurait pu inspirer le respect. Juste sa beauté, comme si cela avait suffi.

Épine plissa les yeux, fixant le carton. Il peinait à imaginer une vie ici, une existence confinée dans un espace aussi précaire. Peut-être qu'elle s'y était allongée, veillant sur ses petits avec douceur. Mais cette pensée s'évanouit rapidement, remplacée par une autre, plus froide.

Elle était belle, mais c'était tout.

Cette phrase, il l'avait entendue tant de fois qu'il avait fini par y croire. Une faiblesse, un poids inutile dans un monde où seuls les forts survivaient. Peut-être que Fléau avait eu raison, après tout. Il ne supportait pas les faibles, ceux qui n'avaient rien à offrir. Était-ce pour cela qu'il l'avait tuée, elle et les autres ?

Épine grimaça, sentant une colère sourde monter en lui. Il approcha le carton, observant les déchirures, les empreintes du temps, espérant y trouver une trace de sa mère. Mais il n'y avait rien. Pas un souvenir, pas un parfum qui lui aurait appartenu. Rien d'autre qu'un amas de carton abîmé et de silence.

Il baissa la tête, envahi par un mélange d'amertume et de désillusion. Peut-être qu'il n'y avait jamais rien eu à trouver.

Alors qu'il s'apprêtait à tourner les talons, une voix grave et familière s'éleva derrière lui :
"Je savais que tu reviendrais un jour."

Épine se figea. Son corps tout entier se tendit, et il tourna lentement la tête vers l'origine du son.


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ALALA C'EST LA FIN... NE VOUS INQUIETEZ PAS J'AI SORTIS LE SUIVANT EN MÊME TEMPS !

Sinon vous pensez qwa de griffe de tigre pour l'instant ?

397 mots ( piti chapitre )

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